Ce vendredi soir, si t'étais pas au CK Bar de Charleroi, t'as loupé la soirée la plus fresh de la Wallonie. L'ambiance n'était pas à la sieste, mais à la fusion: une prog' en trois temps, montée comme un crescendo qui t'emmène direct au sommet.
By Marcraft
Quand j’suis arrivé vers 20h30, la vibe était déjà là. La salle se remplissait chill, mais on sentait que l’explosion était imminente.
À 21h00, c’est Semos and The Wacky Racers qui ont donné le coup d’envoi de la soirée. Au début, la salle n’était pas bondée, mais l’équipe, ultra-affûtée, était là pour le show, fidèle à son Reggae Fusion bien déjanté. Respect au MC Semos: le gars a tenu la scène comme un pro, rien ne l’a freiné.
Après le warm-up rapide, l’énergie du groupe a pris le contrôle total du CK Bar. Le set t’emmenait dans une course folle: de l’hymne ‘C’est Le Pied’ qui fait taper du pied à des titres bien lourds comme ‘No Limit’ ou ‘On Fera Pas De Vieux Os’. Le Ska qui rebondissait en final fut une transition parfaite, genre on passe la seconde avant l’autoroute. Semos a clairement posé une base de vibe solide.
Pour la quatrième fois, les Francbâtards sont venus sur scène nous confirmer leur statut de bête de scène. Leur musique, un Ska revival, rappelait l’énergie pure et contagieuse que des groupes comme Madness ont pu apporter à la scène. C’est d’ailleurs ce que j’ai ressenti: une cohésion de groupe au top et une générosité musicale sans filtre.
Le coup d’envoi avec ‘Faire La Fête’ a bien grossi la foule, qui était à fond. La scène du CK Bar était tiny, mais le groupe a bouffé l’espace. Leurs cuivres étaient tellement on fire qu’ils sont venus jouer au milieu du public! Cette proximité a tout déchiré, brisant les barrières pour un gros rassemblement.
Après avoir fait monter la sauce sur un set d’une heure, c’est leur capacité à nous faire oublier le temps qui est marquante. Le rappel a sonné si rapidement que j’ai eu l’impression que le show venait de commencer. Le groupe a alors clôturé sa prestation en nous posant la question philosophique ‘Comment Aimer’ avec ce titre. Ce fut un moment fort, suivi d’un vibrant hommage aux îles de la Réunion, clôturé par un final plus rock. Transition smooth vers le dernier acte.
Mais au-delà de la folie Ska, qu’est-ce qui fait vibrer Francbâtards? Leur concept clé est la “batarsité”. Inspiré du poète réunionnais Danyèl Waro, ce terme revendique le métissage culturel, l’affirmation de la langue créole et du Maloya. J’ai pu choper les gars en coulisses pour parler de ce message carré sur l’identité, ainsi que de leur soirée à Charleroi:
Première impression du CK Bar et de la première partie?
Alexandre Paquette: “Très cool, l’ambiance est bien.”
Jérôme Léwa Cadet: “Ouais, c’est ça.”
Alexandre Paquette: “La première partie [Semos], c’est excellent, du bon reggae.”
Vous découvriez Semos and The Wacky Racers avec ce nouveau projet?
Alexandre Paquette: “On avait déjà inclus dans d’autres de ses formations, on a joué d’un Mercadillo la dernière fois.”
Vous êtes un groupe canadien du Québec, et c’est votre quatrième venue en Belgique. Y a-t-il un lien particulier avec le public Beljam?
Alexandre Paquette: “On préfère le terme québécois. On aime beaucoup jouer en Belgique. On aime ça. Je pense que entre les Québécois et les Belges, y a tout le temps des bonnes vibrations.”
Votre collectif est composé de 8 musiciens. Est-ce une force de réunir autant d’horizons différents (maloya, reggae, musique Latine)?
Alexandre Paquette: “C’est comme notre collectif. On est 8, mais chaque musicien a entre 2 et 5 projets. Le musicien qui fait du maloya [musique de l’Île de la Réunion] fait de la musique traditionnelle. C’est ce qui fait notre mélange de genres.”
Et l’avenir? Quels sont les projets majeurs au Québec et les prochaines étapes?
Jérôme Léwa Cadet: “Le lendemain de notre retour au Québec, on participe à Muse, qui est une vitrine concours pour la musique un peu métissée et diverse. On joue aussi au Festival Scott à Montréal. Et on parle peut-être de faire un EP cet hiver, on va commencer à s’y mettre.”
Un dernier mot pour le public?
Jérôme Léwa Cadet: “Ben merci pour l’accueil et toute la Belgique. » Alexandre Paquette (ajoutant) : « On aime beaucoup jouer en Belgique.”
J’avoue, j’ai kiffé cette découverte: Skarbone 14. Ce groupe qui va fêter ses 25 ans de carrière est venu tout défoncer. Ça a dégommé la salle dès l’ouverture, Leur son était très lourd, très rock, limite hardcore! Les voix étaient parfois un peu criardes, noyées dans les instrus, mais franchement, on s’en fichait, le show était au max.
Ils ont même balancé un titre inédit, ‘Sur Un Nuage’, dédié aux Francbâtards sur un Ska ultra-dansant. Le public, maintenant packed, a jumpé sur le classique ‘Délivrance’ et sur ‘Moumoune’ (du québécois, qui signifie “Slash” ici).
Leur move signature, ce sont les cuivres qui se sont lâchés, ils sont descendu de la scène pour embarquer la foule dans une ronde de dingue! Une ambiance qui a dépassé le hype, c’était juste fou!
